L’ humanitaire et la générosité, piliers de l’Islam

Il existe de profondes divergences politiques, culturelles et religieuses entre le monde occidental et oriental.

Les systèmes humanitaires de ces deux mondes n’échappent pas à cette opposition.

Aux yeux de nombreux anthropologues culturels, le système d’aide occidental est critiquable.

Ces accusations se basent sur une mauvaise gestion de l’intervention des organisations non gouvernementales (ONG) et de ces effets collatéraux.

Pour étayer leurs théories, ils mentionnent l’exemple de l’envoi gratuit de céréales qui ne ferait qu’alimenter le marché noir et ferait chuter le prix du grain. Selon eux, d’autres systèmes d’aide d’urgence renforceraient le pouvoir des entrepreneurs locaux et creuseraient les inégalités sociales.

L’autre point noir des ces organisations serait leur manque évident de transparence.

Les grandes institutions et les associations bénévoles islamiques n’échappent pas non plus à la règle et sont souvent accusées de servir des manœuvres politiques.

La question de l'emblème de la croix rouge a elle-même été la source de nombreux conflits.

La Croix-rouge, s’est défendue de toute allusion à la religion dans l’utilisation de la croix comme symbole, mais cela n’a pas suffit à dissuader l’empire Ottoman qui décida alors d’utiliser le croissant rouge comme alternative.

Depuis 30 ans, les systèmes d’aide islamiques n’ont cessé d’augmenter et sont subventionnées par le système d’aide financier islamique qui repose sur l’interdiction de l’intérêt bancaire par le Coran.

A l’image de ces systèmes d’aide, des sites d'annonces en ligne comme Hadihiya proposent une grande diversité d’annonces d'emploi , de bénévolat et d’aide pour les personnes en difficulté.

Ce système d’aide islamique se distingue principalement par sa dynamique de réciprocité. C'est-à-dire qu’il repose sur un système d’échange, celui qui fait un don reçoit et inversement.

L’Islam est constitué par de nombreuses communautés, tout comme les chrétiens et les juifs, il serait donc réducteur de généraliser.

Pour illustrer la conception islamique de la générosité, nous ferons référence à la communauté des chiites ismaïlis dont l’imam suprême n’est autre que Karim Aga Khan IV, descendant du prophète Mahomet.

Selon lui il existe bien des formes de générosité comme celle qui consiste à faire un don à un pauvre : la charité.

Ce terme, positif en occident et en revanche mal considéré par l’Islam, car il entretient la personne qui reçoit dans son statut de pauvre.

Pour Karim Aga Khan IV, la générosité c’est avant tout : poser un diagnostic de la pauvreté, pas seulement sous un angle matériel mais sociétal, c'est-à-dire en tenant compte de l'accès à la protection, à la sécurité, aux soins ou à l'éducation des personnes en difficulté.

Le principe est d’offrir les outils nécessaires à l’acquisition de l’autonomie, la maîtrise de son destin.

« Dans le Coran, il est écrit qu'il faut rechercher l'éducation pour mieux connaître Allah, et partager notre connaissance pour l'amélioration de la société…dans l'islam, les liens entre foi et connaissance sont très forts » Karim Aga Khan IV.